Science et technique | Viticulture | 10/12/2001
BRESIL : Importation de plants de vigne d'Afrique du Sud porteur de tumeur bactérienne du collet et des racines comme en France sous le nom de Broussins.
Quelques 600 000 pieds de vignes porteurs de la bactérie Agrobacterium tumefacens affecte les plantations des sociétés Salton Wines, Vinicola Miolo, Cooperative Aurora de la région de Bagé près de l'Uruguay. Le Ministère de l'Agriculture du Brésil a pris la décision de brûler ces plants de vigne importée d'Afrique du Sud. Des procédures judiciaires sont en cours.
Ces broussins sont des tumeurs qui se forment à la surface des organes capables d'une croissance en épaisseur : sur le tronc, les bras ou les sarments, au-dessus du sol, en donnant des masses tubériformes qui font éclater les vieilles écorces, et produisent des masses plus ou moins volumineuses.
On sait depuis longtemps que les broussins sont consécutifs aux dégâts du froid et nécéssitent la présence de bactéries pour se développer. La contamination se fait uniquement par blessure ou par les stomates. Si le sol est infecté, la moindre blessure du collet est une porte d'entrée.

Plusieurs espèces ont été identifiées à travers le monde, mais la plus commune est l'Agrobacterium tumefaciens dont un biovar inféodé à la vigne serait nommé Agrobacterium vitis. Ces agrobactéries possèdent un minichromosome, le plasmide Ti (Tumor inducing) qui porte la plupart des fonctions impliquées dans le processus tumoral. A l'occasion d'une blessure, ces bactéries vont transformer génétiquement les cellules des souches infectées, en transférant dans leur noyau un segment (l'ADN-T) de leur plasmide. Ces cellules auront alors acquis la propriété de se multiplier d'une manière autonome et anarchique aboutissant à la formation d'une tumeur, véritable cancer végétal. Les cellules tumorales élaborent en outre des substances nouvelles, les Opines, spécifiques de chaque souche bactérienne et utilisées par elle pour sa croissance.
La transformation tumorale apparaît ainsi comme une véritable manipulation génétique où le couple "Agrobacterium-Plasmide" asservit la plante-hôte pour la création d'une niche écologique qui lui est favorable.
La bactérie a la possibilité de survie dans les vaisseaux de la vigne et par conséquent le matériel de multiplication est un important moyen de dissémination de la maladie. Les pépinièriste doivent donc éliminer des parcelles de pieds-mères de greffons les plants porteurs de galles.
Les porte-greffes ne présentent pas de symptômes reconnaissables et il est difficile d'obtenir des greffés-soudés indemnes, étant donné que l'agent pathogène se transmet par greffage.

Les traitements consistent d'abord en des mesures prophylactiques : taille en période de repos total, avant l'apparition des pleurs, désinfection des outils de taille ou emploi de sécateurs autodésinfectants, protection des plaies de taille par des solutions cupriques et enfin éviter de blesser les plants lors des opérations culturales.
Il faut couper, en automne ou au printemps, les excroissances présentes sur les jeunes souches atteintes et ensuite badigeonner les plaies avec une solution de sulfate de fer à 25% ou de sulfate de cuivre à 5 %. Après l'application du traitement on peut mastiquer les plaies avec un mastic à greffer.
Les souches âgées seront arrachées et brulées sur place.
Le trempage des bois dans l'eau à 50° pendant trente minutes pourrait donner des résultats.

Source : Revue des Œnologues / P. Galet

Pour en savoir plus sur les ouvrages de Pierre Galet : www.oeno.tm.fr

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