Vin et Société | Économie | 30/03/2001
FRANCE - Champagne : Des vignerons de l’Aube s’élèvent contre la spoliation de leurs intérêts économiques
Des instances de l’INAO et du Syndicat général des Vignerons de Champagne et le Syndicat Aubois de la Champagne vitivinicole ou le pot de terre contre le pot de fer.
L’histoire viticole de la Champagne est jalonnée de lois et textes réglementaires. Quelques étapes à retenir :

10 février 1911
Les vins mousseux de Champagne devront provenir des raisins récoltés dans la Champagne délimitée.

22 juillet 1927
La Loi reprend les propositions de Monsieur Barthe, Président de la Commission des Boissons de la Chambre des députés. Les surfaces accordées sont :
- 19 500 ha pour la Marne
- 16 000 ha pour l’Aube
- 5 000 ha pour l’Aisne.

11 février 1951
La Loi autorise l’INAO à réviser le classement afin d’y corriger les omissions après avis des professionnels.
Les responsables de l’époque, craignant la chute des cours, freinent la production par le biais de la maîtrise des droits de plantation (CIVC). En fait, ce sont des zones entières de la Champagne délimitée qui disparaissent, notamment dans l’Aube, sur la Côte de Bars.

À l’examen de l’état actuel, il convient de reconnaître que l’évolution n’a pas eu les mêmes incidences pour tous :
- Loi de 1927 : Marne = 18 500 ha - Aube = 16 000 ha.
- Actuellement : Marne = 23 000 ha - Aube = 6 500 ha.

En 1998, l’arrachage autoritaire de vignes auboises mobilise les vignerons aubois qui se regroupent en association ; celle-ci prend rapidement la forme du Syndicat aubois de la Champagne vitivinicole afin de défendre leurs intérêts.

Depuis 1990, 380 recours au Tribunal Administratif sont introduits afin de demander la remise sur plan des terrains oubliés.
Terres oubliées, terres déclassées, droits d’arrachage, droits de plantation, replantation sur les parcelles ayant une réelle antériorité viticole, le débat cache bien des vicissitudes réglementaires et laisse apparaître un réel sentiment d’injustice.

Il n’en reste pas moins que le 30 avril 2001, Lucien Moutard, vigneron de père en fils dans l’Aube à Buxeuil, sera contraint d’arracher une de ses parcelles.

Le débat pour la défense des intérêts économiques des vignerons de l’Aube se poursuivra devant la Cours Européenne des Droits de l’Homme.

Pour en savoir plus :

Source : Syndicat Aubois de la Champagne vitivinicole

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