Stéphane La Guerche - Grand Prix 2005 : « Les défauts moisis terreux des vins : la géosmine identifiée comme principal responsable.» Depuis un certain nombre d'années, on note l'émergence de vins blancs et rouges qui présentent des défauts aromatiques à caractère fongique, moisi ou terreux. Ce phénomène n'est pas dû à un problème de bouchons contaminés ; il semble associé au développement de pourriture grise sur la vendange. Odeurs de champignons, de terre ou de cave dans les vins sont donc au cœur de l'étude de Stéphane La Guerche, qui a identifié avec la géosmine, le champignon responsable de ces déviances organoleptiques. Il a ainsi mis en évidence l'origine microbienne de ces défauts, révélant l'émergence dans nos vignobles, de diverses espèces de champignons considérés jusqu'à présent comme marginaux, mais qui participent au développement des déviances du vin. Si la fermentation alcoolique permet la dégradation de certains de ces composés, d'autres défauts, notamment ceux liés à la géosmine, persistent et altèrent durablement la qualité des vins. L'importance des préjudices causés par ces problèmes sur la qualité des vins a motivé cette étude approfondie, visant d'une part à caractériser la nature des défauts associés aux odeurs fongiques ou terreuses et d'autre part, à préciser leur origine biologique et les conditions de leur expression au vignoble. Cette étude, Grand Prix 2005 de l'Académie Amorim apporte donc un nouvel éclairage sur la qualité de nos cépages et permet d'imaginer de futurs moyens de lutte contre les déviances organoleptiques dues à la géosmine. Cécile Simmonet-Toussain - Coup de Cœur 2005 : « Etude des représentations véhiculées par le vin chez de jeunes adultes » Coup de cœur 2005 de l'Académie Amorim, le travail de Cécile Simmonet-Toussain nous plonge au cœur de cette relation particulière qu'entretiennent les français avec le vin. Face à l'évolution des conditions de vie et des habitudes alimentaires des jeunes de ce siècle, Cécile Simmonet-Toussain s'est demandée comment le vin, dans un pays à forte tradition viticole, était pensé chez les jeunes adultes. Premier état des lieux : les jeunes d'aujourd'hui ne consomment que peu ou pas de vin. Pourtant, ils entretiennent avec celui-ci une histoire complexe : les images associées aux repas, à la convivialité, à l'idée d'une transmission restent centrales dans leur imaginaire personnel. Loin d'être désinvestie par les jeunes, l'image du vin reste ainsi vivace, précise et porteuse d'une identité à transmettre. Tous ces éléments confèrent au vin un statut de « boisson à part » car ce qui est partagé, ce qui est consommé, ce qui est fantasmé avec le vin pour la majorité des jeunes c'est une partie de leur histoire. Filiation à une famille, à un pays, à une histoire qui peut être collective ou personnelle, le vin trace des résonances intimes et associatives chez les jeunes qu'à rencontré Cécile Simmonet-Toussain. Ce travail nous permet en somme de mieux comprendre l'univers du vin en comprenant mieux l'impact de ses enjeux subjectifs . Un travail scientifique qui devrait éclairer la relation « Homme-vins » en sortant du débat passionnel opposants amateurs et détracteur. François Audouze - Prix Chêne-Liège 2005 : « Les bouchons des vins anciens et leurs messages ». Collectionneur de vins anciens, François Audouze a débouché des centaines de bouteilles anciennes. Il nous livre dans cet ouvrage, Prix Chêne Liège 2005 de l'Académie Amorim, ses anecdotes et expériences hautes en couleur, qui mettent en lumière tout l'amour d'un homme de lettre pour le patrimoine du vin et ses cuvées anciennes. Les bouchons racontent beaucoup plus d'histoires qu'on ne l'imagine, dit-il. Ils sont une source précieuse d'information, un sujet de réflexion, voire un moment de rêverie. Cet ouvrage met donc en lumière une certaine idée du bouchon, acteur majeur d'une histoire qui a assuré la conservation du vin pendant plus de trois siècles. Seul point de contact entre le vin et le monde extérieur, protégé par une capsule ou par de la cire, le bouchon ancien a une odeur qui n'est pas celle du vin, mais qui lui est propre. Il permet non seulement de conserver le vin mais aussi de le bonifier. Le bouchon supporte du fait de sa longueur des accidents de stockage. Il ne peut pas tout. Périssable, on ne peut pas non plus exiger de lui qu'il ne fasse plus que ce que la nature lui permet de vivre. Pour François Audouze, esthète des vins anciens, deux paramètres sont essentiels lors du débouchage des vins anciens : l'ouverture et l'oxygénation, qui peut parfois prendre plus de cinq heures. Ouvrage de délectation et de vulgarisation, « Les bouchons des vins anciens et leurs messages » ouvre à la connaissance du vin et à un patrimoine souvent méconnu. 1 - Thèse de Doctorat en oenologie - Université de Bordeaux II sous l'intitulé « Recherches sur les déviations organoleptiques des moûts et des vins associées au développement de pourritures sur les raisins - Etude particulière de la géosmine » 2 - Thèse de Doctorat en psychologie - Université de Bordeaux II Source : Académie Amorim. | 
