Science et technique | Colloques - Salons | 10/01/2013
Congrès du Cava 2012
Un grand cru consacré au développement durable
Le congrès du cava s’est composé de 14 présentations orales, presque toutes consacrées au développement durable
Par exemple, la société bouchonnière Oller a présenté l’ensemble de ses investissements pour réduire son impact sur la planète réduction en 3 ans de 30 des émissions de gaz carbonique par l’installation de panneaux solaires, emploi de LEDs, mise en route d’un traitement des effluents. La Cave Gramona et la société ALB ont présenté l’utilisation de la géothermie par installation de pompes à chaleur afin d’alimenter les circuits réfrigérants des espaces techniques et assurer la climatisation et le chauffage des bureaux, le remplacement des anciennes machines a permis là aussi une réduction des émissions de CO2. La société Station Œnotechnique de Champagne a présenté l’utilisation du DKS ou di-potassium-succinate en vue du remplacement du MPG ou Monpropylène Glycol dans les bacs de congélation des cols pour le dégorgement. Ce produit permet une descente plus rapide de la température du bain (près d’une heure de moins pour descendre à -20C), est moins visqueux, rend plus facile le lavage des cols et améliore la sécurité durant l’utilisation, et engendre moins de pertes.

Jean-Pierre Valade a résumé la nouvelle réglementation européenne des vins biologiques, applicable au 1er août 2012 et Joël Rochard de l’Institut Français de la Vigne et du Vin a présenté le réseau international des acteurs du développement durable de la filière viti-vinicole Vitisplanet. De son côté Damien Monet, de Sofralab, a fait une révision des notions de pH et d’acidité dans les vins. Quant aux programmes de recherche, l’université Rovira et Virgili de Tarragone (équipe de Nicolas Rozes) ont développé un travail de détection de l’activité levurienne par cytométrie de flux, afin d’optimiser l’élaboration du pied de cuve de levures pour la réalisation de la prise de mousse des Cava. L’utilisation de plusieurs marqueurs spécifiques, notamment le ROS permettant de quantifier les espèces induites par l’oxydation de la cellule et reliée à la mortalité des levures, semble prometteuse. L’Université de Barcelone travaille aujourd’hui sur l’impact de la consommation de Cava sur la santé au sein d’une équipe piloté par Rosa Lamuela. Elle a démontré que la consommation de cava conduisait à l’apparition dans le sang d’une petite quantité de resvératrol, connu pour son activité anti-oxydante. Une autre équipe s’intéresse au nez et à la langue électronique. Un système développé par Manel Del Valle a permis, couplé à des modèles statistiques d’exploitation des résultats modernes et puissants, de bien différencier les catégories «joven», «reserva» et «gran reserva» pour une série de 65 Cavas analysés. En comparant avec des champagnes, la discrimination est aussi très nette et montre logiquement plus de différences entre les champagnes et les cavas qu’entre les cavas entre eux.
La section Vétérinaire de l’Université de Barcelone a développé en accord avec des caves des tests d’insertion de troupeaux de brebis pour entretenir les couvertures végétales, en éduquant des individus témoins à ne pas consommer les feuilles et les grappes des vignes.
Certaines conférences ont permis une réflexion quant au rapport de l’activité viticole avec son territoire. Chantal Pégaz a présenté la charte de Fontevraud, réseau international des paysages viticoles, et plus particulièrement l’exemple des vignobles du Beaujolais du Pays de Brouilly, signataire de cette charte. Les fondateurs sont le ministère français de l’agriculture, celui de l’environnement, l’OIV et l’interprofession du Val de Loire.
Ton Mata et Pere Aguilera ont présenté la situation des paysages viticoles du Haut Penedès avec la création en 2002 d’une charte en partenariat avec l’Observatoire des paysages, la publication en 2006 d’un guide des bonnes pratiques viticoles avec le Gouvernement catalan et en 2012 la création d’une commission sur les paysages viticoles dans l’association Innovi, le projet étant de créer une agence des paysages viticoles qui puissent aider à défendre les spécificités de ces espaces à l’échelle de la Catalogne. Un de leur membre, Soazig Darnay, est également membre de la commission de la Charte de Fontevraud.
Enfin, Lucindo Copat, producteur de vins brésiliens, a présenté la viticulture brésilienne, et aussi des données sur le marché des vins. Le Brésil produit (en 2011) 18 millions de bouteilles de vins effervescents et en importe 6 millions (dont 2 de Champagne et 1 de Cava). Une dégustation de vins effervescents brésiliens a précédé le repas.
Le congrès s’est terminé par les signatures de l’entrée officielle de la Confrérie du Cava dans l’association Innovi, présidée par Jaume Gramona. Innovi est un cluster, un groupe rassemblant environ 35 producteurs de vins et de cavas, associations et centres de recherche, qui apportent des financements privés à différents programmes d’innovation distribués dans 10 commissions : biotechnologies, efficacité énergétique, oeno-techniques et matériel, œnotourisme, développement durable/environnement et paysage, viticulture, stratégie sectorielle, propositions techniques pour l’administration, gestion d’entreprise, formation et enseignement technologique. Exemples de projets en cours : Vignes autorésistantes, création d’une école de taille des vignes, création d’une agence du paysage, évaluation et baisse de l’empreinte carbone, food microsystems, efficacité énergétique. Leur but est de promouvoir la compétitivité des entreprises du secteur.
Les différents thèmes abordés sont :
- Connaissance du marché jusqu’au consommateur
- Efficacité de logistique et de production
- Développement de l’œnotourisme
- Dépenses énergétiques et éco-agriculture
- Défense de la «marque» Penedès.


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