Science et technique | Technique Analytique | 03/02/2003
CEE/FRANCE : Determination de l’origine géographique des vins
Les études réalisées à partir d’évaluations sensorielles et d’analyses chimiques ont montré les limites de ces méthodes pour déterminer l’origine des vins. Ainsi, de nombreuses techniques d’analyses associées à des méthodes chimiométriques ont été évaluées.
En Allemagne, une étude présente 25 vins de 5 pays du Nouveau Monde, décrits par 77 paramètres analytiques est soumis à un calcul statistique multivariante. Il en résulte que 13 paramètres suffisent à différencier les vins selon leur origine. Parmi ces paramètres, on retrouve la teneur en molécules inorganiques comme les nitrates, les sulfates, le magnesium, le phosphate...mais aussi l’extrait sec, les teneurs en alcool, en sucres invertis, en amines biogènes et en anthocyanes (13e Symposium international d’oenologie, 9-12/06/02).

Des travaux ont montré l’intérêt de la spectroscopie moyen infra-rouge pour la discrimination des vins d’origines géographiques différentes ou de cépages différents. En France, 276 vins de même cépage, le gamay, ont été collectés durant 3 années (1998,1999, 2000) et analysés par spectroscopie moyen infrarouge à transmission afin d’authentifier les régions d’origine, Gaillac, Beaujolais ou Tourraine. Les analyses spectroscopiques en transmission sont réalisées sur des membranes en polyéthylène. l’analyse des spectres infrarouge par AFD et par PLS s’est révélée performante pour la classification des vins issus d’un même cépage mais de trois régions française (Bulletin O.I.V, 2002, vol. 75, n°861-862, pp. 809-822).

La mesure par spectroscopie à résonance magnétique nucléaire permet de distinguer l’origine géographique des produits issus de pays différents ou de zones de production d’une même région. En Suisse, pour caractériser les chasselas romands et voir si la localisation des vignes ou le climat influence de manière significative le rapport isotopique (D/H), des prélèvements de raisins ont été effectués durant les vendanges 1997 dans les cantons de VS, GE et NE. Ces échantillons ont ensuite été fermentés, distillés puis mesurés par RMN selon le règlement de la Communauté européenne concernant l'analyse isotopique des produits vitivinicoles. Il semble possible de déterminer l'origine géographique des vins issus de chasselas provenant de régions géographiques bien distinctes (vins valaisans par rapport aux vins issus de Suisse occidentale). Ceci pourrait grandement s'expliquer par le climat différent (pluviométrie, ensoleillement) qui a caractérisé ces deux régions en 1997. Par contre, il ne semble pas possible de différencier isotopiquement des régions climatiquement semblables mais géographiquement distinctes, comme le montrent les résultats obtenus en 1997 pour les cantons de GE et NE et en 1998 pour les différentes régions du Valais (pas de différences isotopiques notables). Ceci pourrait s'expliquer par la faible distribution isotopique observée (environ 4 ppm) pour l'ensemble des chasselas romands et la diversité isotopique des échantillons provenant d'une même région due aux différentes méthodes de vinification, au mode d'irrigation ou même à la nature des sols. Ces techniques pourraient être employées comme instruments d'assurance qualité.

Les résultats de ces analyses reposent sur l’existence de banques de données. Celles-ci sont la propriété de l’organisme qui les a établies et ne peuvent être utilisées en matière d’approche contradictoire.

Source : La revue des Oenologues

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