Science et technique | Viticulture | 07/02/2003
FRANCE : La nouvelle attitude par rapport aux OGM vigne
L’INRA de Colmar va reprendre sont programme sur la vigne transgénique, suspendu depuis 2001, avec une expérimentation en plein champ.
"Lancé depuis plusieurs années, le programme de recherche sur les porte-greffe de vigne résistants au court noué, une des maladies ne bénéficiant pas de traitement phytosanitaire efficace, présente des pistes possibles de création de vignes résistantes" vient de déclarer la direction générale de l'INRA. Mais pour cela, ajout-t-elle, la reprise du programme de recherche a besoin d’une expérimentation en plein champ. Colmar avait obtenu en 1994, l’autorisation de faire des esais en laboratoire et en serre pour huit ans. Une campagne à laquelle l’institut a mis fin en 2001, un an avant son terme, sans conclusion probante sur la résistance. Les porte-greffe avaient été arrachés, dans l’attente d’une reprise des expérimentations sur sol contaminé.

Pour juger de l’opportunité de ce projet, la direction générale a alors constitué un comité mixte de recherches viniviticoles. Ce groupe de travail, de quatorze membres, compte Bernard BESANCENOT, viticulteur, Christian BOUGES, pépiniériste viticole et vigneron, Michel BOULAY, conseiller scientifique, Bernadette DUBOS, chercheur en pathologie de la vigne, Pascal FRISSANT, vigneron, Bernard HOFMANN, assistant et enseignant, Hervé LAUD, éducateur spécialisé, Olivier LE GALL, chercheur en virologie des plantes, Emmanuelle LEMARIE, exploitante agricole, Christine MOIGNETEAU, chargée d’information, Nathalie OLLAT, chercheur en viticulture, Bernard SANDRE, vigneron, Etienne SIPP, viticulteur, Didier VIGUIER, technicien viticole (chambre d’agriculture). Ce groupe a décidé par douze voix sur quatorze, de l’opportunité du passage au champ des essais à Colmar. Les autorisations ne seront pourtant pas délivrées avant 2004. L’INRA a décidé de surcroît de mettre en place un comité de suivi local avec des élus, des chercheurs et des représentants des mouvements de protection de la nature et des consommateurs.

Parallèlement l’association Terre et Vin du Monde, vient de demander un moratoire de dix ans sur l’introduction de produits OGM dans le vin. Ces viticulteurs et négociants veulent en particulier obtenir des garanties totales sur les questions de dissémination avant les essais en plein champ afin, notamment de préserver la liberté de choix des méthodes culturales. De même, le collectif des cuisiniers réclame au gouvernement français le dialogue et la transparence, car "au delà du principe de précaution en matière de sécurité alimentaire, ce sont les cultures alimentaires et le patrimoinde gastronomique français qui sont en jeu".

Source : la Revue des Oenologues.

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