Le professeur D. Boubals, directeur du Progrès Agricole et viticole apporte les commentaires suivants : "Il faut savoir tout d’abord que généralement le phylloxéra ne forme pas de galles sur les feuilles de Vitis vinifera. Sans que l’on sache pourquoi, il arrive qu’il s’en produise de manière localisée sans que cela ait de graves conséquences pour la vigne qui les porte. Il faut savoir aussi que le phylloxéra est présent dans les vignes de Bourgogne et d’ailleurs greffées sur porte-greffes résistants. Il vit là en commensal sans affaiblir la vigne. Il arrive, certains printemps, que les phylloxéras radicicoles quittent les racines pour aller former directement des galles sur les feuilles. Dans ces galles, il naîtra d’autres phylloxéras qui iront former des galles plus haut sur les rameaux. Ce passage du phylloxéra radicicole au phylloxéra gallicole sans passer par la reproduction sexuée est ce que la zoologiste P. Maillet a appelé le gallicole direct. Cela se produit lorsque l’on laboure la vigne et que l’on met à l’air libre des racines portant des phylloxéras. Il ne s’agit aucunement d’une nouvelle race de phylloxéra plus agressive. Et nous répétons que les dégâts sont insignifiants. Pour faire disparaître des phylloxéras ainsi établis sur le feuillage de certaines souches, avant on utilisait le lindane qui est actuellement interdit. Maintenant, on peut utiliser de la lambda-cyhalotrine et du chloropyriphos-éthyl. On peut aussi récolter les feuilles atteintes à la main en les mettant dans un sac profond de ciment et en les brûlant rapidement. Cette présence de phylloxéra gallicole rappelle que le phylloxéra existe toujours en Bourgogne. Ceux qui l’auraient oublié et qui se mettraient à planter Pinot noir et Chardonnay non greffés s’en apercevront rapidement au bout de deux ou trois ans après la plantation directe dans porte-greffe !" Source : Le Progrès Agricole et Viticole | 
