Vin et Société | Environnement | 12/07/2005
FRANCE : la ville de Béziers face à une pollution chimique passée sous silence
Notre confrère "La Semaine du Minervois" fait état dans son édition du 7 juillet 2005 de la catastrophe de Béziers du 27 juin et relate les faits suivants à travers l'éditorial de Philippe Keller que nous reproduisons dans son intégralité.
"Démission !
L'usine chimique SBM Formulation de Béziers fabrique et entrepose des produits chimiques hautement toxiques : insecticides, fongicides, etc. Certains de ces produits sont classés dans les plus dangereuses des catégories aux effets concérogènes reconnus, provoquant stérilité, malformation des nourrissons, etc. Lundi 27 juin à 3h., l'usine prend feu et avec elle 2 000 tonnes de produits toxiques. Le nuage va envahir le ciel du sud de Béziers puis voyager par vent d'Est vers le Minervois, le Carcassès, la Lauragais et jusqu'au pays toulousain, avant d'entamer son tour du monde. Le lundi matin dans le Minervois, à 50 km à vol d'oiseau, de fortes irritations des yeux seront ressenties par les enfants et les adultes ainsi que de fortes gènes respiratoires. Des produits insecticides neuro-toxiques seront formellement reconnus par des viticulteurs dont l'odorat est habitué de ces produits. Si la France était un pays géré correctement, les services publics aurait dans un premier temps :
1 - Lancé un plan d'information de grande envergure par tous moyens disponibles, radios, micros des villages, voitures équipées de parlophones, internet, journaux, télé, etc.
2 - Ordonné l'évacuation rapide des quartiers sud de Béziers puis de la ville et des villes et villages immédiatement sous le vent.
3 - Arrété les responsables de l'entreprise
4 - Ordonné la mise en arrêt de tous les entreprises du groupe à travers le pays (leurs anciens propriétaires s'appelaient Union Carbide, les mêmes qu'à Bhopal (Inde).
5 - Procédé à des analyses immédiates de toutes les productions agro-alimentaires et des sources d'eau sous le vent de l'usine, du biterrois au pays toulousain (au moins).

Au lieu de cela :
1 - l'information fut presque nulle
2 - Les responsables des services publics (préfecture, Drire, pompiers, mairie de Béziers...) ont déclaré l'absence de tout danger
3 - Le responsable de l'entreprise est rentré chez lui.
4 - les autres usines du groupe fonctionnent normalement
5 - Les produits sont partis dans la nature, personne ne se soucient où ils sont et ce qu'ils deviennent.

Conclusion : certaines personnes en place dans les services publics et payées par l'argent public (le nôtre) pour nous protéger ne font pas leur travail. Donc elles doivent être licenciées pour faute lourde ou mutées à des postes où elles ne peuvent pas nuire à la santé et à la sécurité des citoyens du pays.
On a trop entendu de mensonges des services publics avec Tchernobyl.
Assez ! Démission !
Philippe Keller"

Les témoignages sont nombreux et La Semaine du Minervois a lancé un "Appel à témoignage" permettant de caractériser un fait que semble ignorer les diverses autorités locales (Mairie, préfecture, direction régionale de l'industrie, la recherche et l'environnement).
A ce jour, la liste des produits entreposés dan scette usine classé SEVESO II n'est toujours pas rendue publique laissant planer la suspicion sur un état de pollution chimique dont on peut craindre la gravité du caractère.

Source : "La Semaine du Minervois"

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