Vin et Société | Billet d'Humeur | 04/01/2007
FRANCE : Préserver les terroirs, une obligation absolue !
Les interrogations philosophiques fondamentales, sources de tant de dérives, de violences et de malheurs, ont trouvé ça et là, quelques palliatifs permettant de supporter une existence faite de travail, de déceptions et de souffrances. Rares sont ceux qui échappent au lot commun et la quête d’un réconfort, aussi dangereux qu’il soit lorsqu’on en abuse, a accompagné, et accompagne toujours, d’ailleurs, l’humanité, depuis l’aube des temps.
Le vin fait partie de ces palliatifs, toujours ambigus, capable d’engendrer un bonheur, certes passager mais renouvelable, comme d’entraîner des drames. Ce n’est pas la seule source de consolation de l’humanité souffrante et la supprimer reviendrait à en favoriser une autre (cannabis, tabac, kat, coca, et jusqu’à la colle d’écolier) tant l’imagination humaine est fertile en ces matières.
Doit-on assimiler le vin à ces « drogues » ? oui et non.
Telle devrait être la réponse du sage : le vin est alcool, certes, mais c’est aussi une source polyphénols dont l’intérêt pour la santé paraît maintenant indiscutable. Sur le plan social, c’est une source d’emplois, une occupation harmonieuse de lieux plutôt ingrats (mauvaises terres, fortes pentes, zones caillouteuses peu propices aux cultures vivrières) et un facteur de convivialité qui semble manquer cruellement à la société dite « moderne ».
La civilisation occidentale a intégré très largement dans son système culturel l’appoint du vin, comme régulateur (ou révélateur) à a fois, du fonctionnement harmonieux de la société, et de ses débordements.
Changer de régulateur, après tant d’années, peut se révéler hasardeux, voire suicidaire, car les nouveautés qui vont surgir du mal-être risquent de se révéler bien pires qu’un excès de vin un soir de déprime.
L’excès, bien sûr, doit être combattu, pour ne conserver que les aspects positifs de la consommation modérée de vin. C’est vite dit et chacun sait, dans son fort intérieur, qu’il y aura toujours des excès, des déviations, des créations de dépendance dont il sera difficile de se sortir.
Supprimer le vin en faisant croire que l’on supprime la cause, c’est se cacher derrière son petit doigt et on peut soupçonner nos addictologues les plus forcené d’être eux-mêmes « accros » à la cause qu’ils défendent.
En attendant un âge d’or qui tarde à venir et un bonheur universel toujours remis au lendemain, il paraît sage de conserve ce que l’on a, et en particulier les terroirs viticoles. À la lumière des bouleversements actuels il semble même que préserver les terroirs devient une obligation absolue !

Source : André Crespy

1 000 mots pour s'exprimer :
Tribune libre pour les professionnels de la Vigne et du Vin, merci de transmettre vos textes à

Recherchez par mots clefs (auteur, thème...) parmis les Actualités.