 Lors de la première journée, l'intervention de Madame Maestracci, Présidente de la MILDT était très attendue. En effet, la politique intergouvernementale assimilant sans réserve le vin aux "drogues" soulève de nombreuses inquiétudes.Sa présence et son intervention se sont voulues "modestes et rassurantes". Elle a tout d'abord tenu à définir le sens objectif qui était donné au mot drogue, désignant l'ensemble des substances psycho-actives, qu'elles soient licites ou illicites. Elle rappelle ensuite que la MILDT a pris le parti d'une politique globalisante de lutte fondée sur la constatation scientifique dans notre société de l'augmentation des polyconsommations et de l'usage abusif de substances psycho-actives. Admettant que la "consommation modérée du vin fait partie de notre patrimoine culturel", elle précise que l'objectif du gouvernement n'est pas d'interdire toute consommation mais de responsabiliser les citoyens. Consciente de l'existence de contradictions entre les intérêts de chacun, elle a exprimé le souhait de poursuivre sa collaboration avec la profession, collaboration qu'elle a qualifiée de "possible dans certaines limites". Elle s'est engagée, en outre, à soumettre la prochaine campagne d'information de la MILDT à l'avis des professionnels. Débordant le cadre scientifique, les débats ont intégré des données historiques, sociologiques, juridiques et de la communication. Tous les participants se sont entendus pour lancer un appel à l'objectivité de la communication anti-alcoolique en général afin que celle-ci ne diffuse pas auprès du public des a priori qui ne sont fondés sur aucune preuve scientifique validée. La récente campagne publicitaire de la Caisse Nationale d'Assurance Maladie ayant suscité à cet égard de vives contestations. On rappellera pour mémoire le slogan : " Au-delà de trois verres, les études montrent que les risques de cancer augmentent considérablement". Entre prudence scientifique et volonté d'une communication offensive sur les bienfaits d'une consommation modérée de vin, la filière doit trouver la juste communication. Faut-il se baser sur les études épidémiologiques et biologiques qui existent à l'heure actuelle pour entreprendre une campagne de communication offensive afin de sensibiliser le consommateur sur les bienfaits pour la santé d'une consommation modérée et régulière de vin ? Faut-il attendre les résultats d'autres travaux de recherche pour conforter cette position ? Au quel cas, faut-il que la profession engage davantage de fonds pour soutenir cette recherche ? L'insuffisance des crédits consacrés à l'heure actuelle en France à la recherche vin et santé a été soulignée à cette occasion. Ou faut-il, pour dépasser cette dualité, se diriger vers une autre approche mettant en avant l'éducation afin de prévenir les usages abusifs et amener le consommateur à un comportement sain et responsable ? Une certitude néanmoins : la profession doit parvenir à un consensus sur ce sujet. La solidarité professionnelle doit jouer afin de conforter la crédibilité d'une filière responsable et engagée sur les sujets de société qui l'entourent. Le compte rendu de ces Journées Professionnelles sera disponible dans les semaines à venir. Contact : Sophie ROUSSEY - Université du Vin. Tél. : 04 75 97 21 30 Photo : Jacques MESNIER, Président Fondateur de l'Université du Vin, Christian CABROL, Membre de l'académie de Médecine, Jean-Claude REEF, Administrateur OIV "Nutrition et santé" Source : Université du vin de Suze la Rousse - France | 
