Vin et Société | Consommation | 07/09/2004
SUISSE : L’image du vin suisse s’améliore
Une majorité croissante de consommateurs de vins suisses croit que les crus indigènes n’ont pas à craindre la comparaison avec les vins étrangers. Tel est le bilan de l’enquête représentative, menée au printemps 2004 par l’institut de sondage MIS-Trend à Lausanne, sur mandat de l’Interprofession suisse du vin (ISV).
Plusieurs indices montrent que l’image du vin suisse dans notre pays s’est améliorée ces quatre dernières années. En 1999 encore, lors d’un sondage similaire, seuls 55 % des personnes interrogées considéraient l’appellation d’origine AOC synonyme de qualité pour les vins suisses. Aujourd’hui 70 % en sont convaincus. En comparaison avec le vin étranger, les crus helvétiques semblent également gagner du terrain. Ainsi, 77 % des consommateurs de vin interrogés ont répondu par la négative à la question provocatrice « Est-ce que les vins étrangers sont meilleurs que les vins suisses ? ». La conséquence logique : le chiffre des consommateurs de vins exclusivement étrangers a légèrement diminué. Toujours plus de Suisses (et de Suissesses) apprécient autant les vins indigènes qu’étrangers.

La consommation devient plus sélective

En même temps, les résultats du sondage MIS-Trend indiquent cependant que le vin est aujourd’hui consommé de manière plus modérée et sélective qu’il y a quatre ans. Ce sont les soirs de week-ends, à la maison avec des amis, qu’une bouteille est le plus souvent débouchée. En revanche, le chiffre de ceux qui consomment régulièrement du vin pendant la semaine est en régression. Ceci ressort de l’enquête téléphonique, que MIS-Trend a réalisé de manière représentative en Suisse, pour la seconde fois après 1999, pour la branche viticole. Grâce à une conception similaire de l’étude 2004, des changements sur le marché peuvent ainsi être observés et analysés. 3'041 personnes ont été interrogées, âgées de 18 à 74 ans, dans toute la Suisse, parmi lesquelles 75 % sont des consommateurs de vin réguliers.

Spécialités peu connues

«L’étude montre que nous devons continuer à intensifier et améliorer la communication des vins suisses dans notre pays », telle est la première conclusion de Jürg Bussmann, directeur depuis le début 2004 de la nouvelle organisation Swiss Wine Communication SA à Berne. Le chiffre de ceux qui se considèrent être des consommateurs de vins avertis a certes augmenté, mais la connaissance est quelques fois lacunaire, comme le montrent les résultats au sujet des cépages, par exemple pour les spécialités valaisannes. Seuls 5 % des personnes interrogées en Suisse alémanique ont cité spontanément la Syrah et la Petite Arvine.

Le cas problématique de la gastronomie

La position du vin suisse dans la gastronomie a une position de plus en plus difficile. 80 % des consommateurs de vin interrogés sont généralement de l’avis que les prix des vins dans les restaurants suisses sont trop élevés. Si malgré tout ils choisissent un vin, ils auront alors plutôt tendance à commander un vin étranger. Les raisons qui les poussent sont « le souhait de changer » ou « l’envie de découvrir de nouveaux vins ». Le profil du consommateur suisse de vin, qui se dessine via l’étude, est également surprenant : pendant que les femmes actives, avec une bonne formation, ne consomment guère de vins suisses, les Tessinois de plus de 60 ans les apprécient tout particulièrement. «Avec les excellents vins qui sont aujourd’hui produits dans toutes les régions de notre pays, nous devrions pouvoir arriver à convaincre, à moyen terme, de nouveaux consommateurs plus jeunes, à consommer de manière modérée mais régulière des crus indigènes » poursuit Jürg Bussmann.

Source : Etude Mistrend - Swiss Wine Communication


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