Le marché mondial du vin devra faire face à un sérieux problème d’excédents dans les 10 ans à venir, si l’on en croit les prévisions du Centre français du commerce extérieur. La consommation devrait continuer à baisser, passant de 221 millions de litres en 1999 à 213 millions en 2007. La production, qui avait connu un pic en 1999 (281 millions d’hectolitres) avant de retomber à 265 millions d’hectolitres en 2001, devrait repartir à la hausse pour avoisiner les 270 millions d’hectos en 2007. Certains vignobles du Nouveau Monde, notamment l’Australie et les États-Unis, sont en pleine montée en puissance. "En deux ans, on a planté en Australie l’équivalent de la surface des Côtes du Rhône", souligne Hervé Henrotte. "Les nouvelles productions qui arrivent sur le marché mondial ne sont pas des vins de basse qualité, mais des produits directement concurrents du cœur de la production française", ajoute-t-il. En 1999, les surfaces plantées dans le monde atteignaient 5 843 Mha et devraient se réduire à 5 801 Mha en 2005. Si l’Europe de l’Ouest devrait réduire fortement sa surface de 2 964 Mha à 2 768 Mha, soit 196 000 ha en raison des politiques d’arrachage en Italie et en Espagne, l’Amérique du Sud augmenterait dans le même temps de 56 000 ha passant de 381 000 ha à 437 000 ha, le Chili de 51 000 ha passant à 215 000 ha, l’Australie de 35 000 ha passant à 106 000 ha et la Chine de 13 000 ha passant à 136 000 ha. Les échanges entre pays, de l’ordre de 65 millions d’hectolitres, augmentent au profit du Nouveau Monde : "La part des États-Unis et des pays du Sud (Chili, Argentine, Afrique du Sud, Nouvelle-Zélande, Australie) est passée de 3 % des échanges mondiaux en 1998, à 17 % en 2000. En 2002, elle atteint 23 à 24 %". Sur le seul marché britannique, explique Daniel Bonnabeau, la France a perdu des parts de marché (de 28 % en 1998 à 22 % actuellement), tandis que l’Australie en gagnait (16 % contre 4 % en 1998)… Dans cette guerre, tous les pays n’adoptent pas la même attitude : quand la France se positionne sur des produits inférieurs à 3 £, l’Australie, par exemple, place ses produits de 4 à 5 £, avec un taux de croissance important et des taux de marges élevés, pour l’entreprise et le distributeur. A l’échelle mondiale, c’est l’inquiétude : "Sur les vingt premières marques vendues dans le monde, treize sont américaines, trois italiennes, deux australiennes et une française". Source : La Revue des Œnologues |