La vie des sociétés | Communication | 30/05/2001
FRANCE : Mondavi en Languedoc ou l’apprentissage de la démocratie
Le 18 mars 2001, les habitants d’Aniane ont plébiscité M. Diaz, nouveau Maire, par 615 voix contre 430 à M. Ruiz, ancien Maire, soutien du projet Mondavi, M. Ruiz perdant également son mandat de Conseiller Général.

Les électeurs de la Commune et du Canton, manifestaient ainsi leur volonté de garder intacte la belle forêt communale de l’Arboussas. Un nouveau Maire, élu par une très large majorité de sympathisants verts et protecteurs de l’environnement, tout paraissait clair, normal républicain.
La réaction de Mondavi était immédiate, élégante et démocratique : "les Anianais ont exprimé leur volonté de garder la forêt, nous ne voulons pas venir contre la volonté des habitants ; nous nous retirons et renonçons à nos projets sur Aniane".

Du côté Français, l’élégance et l’esprit républicain, sont plutôt malmenés. Le Président du Conseil Général, M. Vézinhet, condamne la sottise des Anianais et profère ce qui ressemble à des menaces, contre le Maire régulièrement élu. Pas de doute, les citoyens ont tort et le "conducteur" de gauche refuse de s’incliner démocratiquement devant le vote populaire. Il fustige ces électeurs villageois, irresponsables, qui refusent tous les bonheurs que peut amener une société multinationale. Ni Marks & Spencer, ni Danone, ni tant d’autres, n’ont ouvert les yeux au flamboyant Président, donneur de leçons.

Face à ces événements surprenants, il est essentiel de rappeler :

- Mondavi n’est ni refusé, ni chassé ; c’est la stratégie d’un parachutage politique qui est rejeté avec éclat ; le battu n’est pas Mondavi, mais l’ancien Maire d’Aniane et le Président du Conseil Général.

- Mondavi peut à tout moment acheter un vignoble et s’installer en Languedoc ; il sera accueilli avec courtoisie, comme les dix autres grandes sociétés venues avant lui, installer un vignoble en Languedoc.

Oser dire que les Anianais chassent grossièrement Mondavi, c’est proférer un grossier mensonge. Les Anianais ont refusé un mauvais contrat, plein d’ombres et sans avantages réels pour leur village ; ils ont dit "non" à M. Vézinhet et à M. Ruiz ; ils n’ont pas dit non à la société Mondavi. Ceux qui aujourd’hui refusent le vote d’un village, ceux-là pervertissent, esprit de la démocratie. Le vote d’Aniane rejoint le vote de mars. Les citoyens ne se reconnaissent plus dans la "magouille" des professionnels de la politique. Bravo, les citoyens, mieux vaut "vert" que trompé !

Nous-mêmes à Daumas Gassac, n’avons à aucun moment combattu contre Mondavi, mais strictement pour le sauvetage d’une forêt, poumon vert du département et majestueuse sentinelle verte à l’entrée des gorges de l’Hérault. Et nous reconnaissons bien volontiers, que dans cette affaire ce sera Mondavi qui, par son élégance dans la défaite, aura désigné le seul vainqueur, l’esprit Républicain.

Source : SAS Moulin de Gassac.

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